dimanche 5 août 2012

J+5: Eh oui, le passé, c'est douloureux!

Où l'on parle toujours de la convalescence à la "mode momie"
J+3 et +4 : J’ai commencé à prendre du Doliprane en remplacement de l’antidouleur dont la codéine me shootait de manière assez désagréable (j’avais demandé au chirurgien si c’était possible, et il m’avait indiqué les posologies correspondantes). J’ai commencé à avoir un mal de dos assez marqué, induit par le bandage très serré, ce qui m’a empêché de bien dormir les nuits suivantes. J’ai commencé à faire plus de déplacements dans la maison, à aller sur internet, à regarder des films (et à en comprendre le contenu !) et à me laver partiellement par moi-même. Ma posture s’est vraiment dégradée à J+4, où je me tenais vraiment avachi pour ne pas avoir trop mal au dos. Le contenu des drains s’est éclairci et la fréquence de leur « vidange » a nettement diminué ces deux jours-là. J’ai pris l’air avec modération vu la chaleur et l’humidité, mais l'ennui a peu à peu gagné du terrain...

J+5 : Pour ce dernier jour avant le grand déballage, mes accompagnantes et moi avons décidé de passer l’après-midi au musée d’art de Fort Lauderdale, qui n’est pas en soi exceptionnel, mais qui nous a permis de passer un moment au frais, au calme et dans un…fauteuil roulant ! Les USA (ou tout au moins la Floride) ont l’air vraiment au top en matière d’accessibilité, il a suffi de demander un fauteuil à l’accueil du musée, et on nous en a fourni un gratuitement en déposant une pièce d’identité en échange. (A noter que le musée est gratuit pour les étudiants !). Niveau inconfort, c’est surtout mon dos qui prenait cher, ce que je soulageais toujours avec du Doliprane ; j’ai également commencé à avoir de fortes démangeaisons à cause du bandage. Je n’étais plus constipé non plus (joie !) et sortir (même à roulettes) m’a fait un bien fou. J’attendais surtout le lendemain pour enlever ce fichu bandage et avoir un aperçu de mon torse. 
transmissions.comicgenesis.com

vendredi 3 août 2012

J+3: Un p'tit pruneau Jean-Pierre? Jean-Pierre, un p'tit pruneau!

Où il est question de la suite de la convalescence à J+3 post-op, et d'un régime alimentaire riche en fibres.
 En résumé : tout va très bien !


jeudi 2 août 2012

J+2:The question isn't "what are we going to do," the question is "what aren't we going to do?"

Où il s'agit de décrire mes folles activités neurasthéniques de J+0 à J+2:
J+0 : Le premier jour a été loin d’être le plus pénible, mais c’est le plus brumeux: je ne me souviens pas de grand-chose, sauf de la soupe que j’ai mangé en rentrant de la clinique. J’ai surtout beaucoup dormi et ne me suis levé que pour aller aux toilettes (pour lesquels je n’ai pas eu besoin d’aide, ouf !). J’ai pris des antidouleurs toutes les 4h et ai passé une première nuit dans un sommeil profond (induit en partie par la codéine !)

J+1 et +2: J’étais très fatigué (donc j'ai surtout beaucoup dormi) et j’ai commencé à sentir un peu de douleurs (de manière plus marquée à J+2), donc j’ai continué à prendre des antidouleurs. J’avais besoin d’aide pour me lever (sans utiliser les bras). J’ai remangé normalement à J+1 au soir et ai commencé à faire des aller-retour lit / canapé. Pour me laver, j’ai pris sur moi et me suis fait laver en caleçon par mes accompagnantes, au gant de toilette, en faisant attention à ne pas mouiller le bandage et à ne pas trop bouger les bras. J’arrivais à terminer ma toilette par moi-même (bon, fallait pas être pressé). Mes drains ont été vidés régulièrement (je préférais faire ça quand j’étais allongé ou assis, pour éviter la tête qui tourne : on est chochotte, ou on ne l’est pas !). Un tutoriel pour les drains se trouve ici.


Wesley et Ira: les joies de la convalescence en état second...

mercredi 1 août 2012

J+1 : I ain't exactly lactating right now, pal

Ici l'infirmière-chauffeur qui vous parle !
Voici une vidéo pour donner quelques nouvelles à J+1.
Les nouvelles sont excellentes et les infirmières sont trop au taquet.
Le seul hic ce sont les cafards et les micro fourmis qui s'amusent à envahir notre quotidien, un peu comme si la maison était une maison en sucre glace trop appétissante.



mardi 31 juillet 2012

Jour J: C'est vous le doc, Doc ! /!\

Où 15 ans d'attente se concrétisent en quelques heures.
J’avais RDV à la clinique à 7h, soit 2h avant l’heure prévue de l’intervention (9h). Pour changer, j’ai commencé par (Ô surprise !) remplir de la paperasse sur mes antécédents médicaux, allergies, etc… J’ai également rempli un papier qui stipulait que si l’intervention chirurgicale durait plus d’1h30, je devrais payer des frais supplémentaires (l’infirmière avec qui j’étais m’a dit que cela n’arrivait pratiquement jamais). J’ai ensuite payé les frais de 1300$ d’hospitalisation et d’anesthésie (par carte bancaire) avant d’aller me faire préparer pour l’intervention. La veille, j’avais dû me raser les aisselles, mais pas besoin de prendre de douche à la bétadine. On m’a demandé un échantillon d’urine (j’imagine pour un test de grossesse), puis je me suis rendu dans l’espace pré-opératoire (des lits séparés par des rideaux) où j’ai enfilé une blouse d’hôpital (mais j’avais le droit de garder mon caleçon et mes chaussettes, donc personne n’a pu admirer mon arrière-train) et où une infirmière est venu me poser une perfusion (avec un calmant) et prendre température, poul et tension. Une fois tout ça réglé, il était 8h, et une de mes accompagnantes a pu me tenir compagnie jusqu’à ce qu’une partie du personnel qui allait s’occuper de moi au bloc vienne me rencontrer (l’anesthésiste, deux infirmières et leur supérieure) pour encore me poser des questions par millions sur mes antécédents (si j’avais eu d’autres opérations, si les anesthésies s’étaient déjà mal déroulées dans ma famille, etc…). Tout le monde était super sympa et nous a raconté leur vie (on était un peu fiché comme « les Français », et l’anesthésiste a tenté de nous convaincre que le New Jersey était ZE endroit à visiter aux USA), et bien sûr, j’ai encore une fois pu poser toutes les questions possibles et imaginables que j’avais en tête. Enfin, un peu avant 9h, l’homme qui s’était fait attendre est venu avec son petit bonnet faire ses dessins magiques sur mon futur torse. Encore une fois, il m’a vraiment mis en confiance, m’a tout expliqué, a dessiné la taille des aréoles et des tétons sur son gant pour me montrer et me demander si tout ça me convenait (à vrai dire, je n’avais pas grand-chose à ajouter !). Et vers 9h je suis parti au bloc en disant au revoir à mon accompagnatrice, et les effets du calmant se faisant sentir je ne me souviens de pas grand-chose si ce n’est d’avoir vu tout le monde habillé comme dans « Urgences » et d’avoir été placé les bras en croix.
Après un noir, je me suis réveillé un peu après 11h en salle de réveil, les jambes agréablement massées par des « jambières » visant à favoriser la circulation sanguine. J’étais, comme prévu, saucissonné dans un bandage serré digne du corset de Keira Knightley dans « Pirates des Caraïbes », et portais deux drains terminés par des petites « poches » (un peu comme si les grenades épinglées au torse étaient devenues à la mode). Une infirmière a répondu à mes gromellements en me disant que l’opération avait duré 1h, que tout s’était bien passé, et en me demandant de noter mon niveau de douleur entre 1 et 10 pour me donner des antidouleurs par intraveineuse. Comme j’étais relativement groggy, je me suis rendormi par tranche de quelques minutes jusqu’à l’arrivée de mes deux accompagnantes vers midi. Une infirmière est ensuite venu m’enlever la perfusion, m’installer dans un fauteuil et nous expliquer en détail les instructions pour les 6 jours à venir, à savoir
            - comment vider les drains (mes accompagnantes ont dû le faire une première fois devant elle pour lui montrer qu’elles avaient bien compris)
            - quoi manger (léger pour le jour de l’opération, de préférence liquide : on avait acheté de la soupe)
            - à quelle fréquence prendre les médicaments prescrits
            - ce qu’il ne fallait pas faire (ne pas lever les bras, ne pas se baisser, ne pas dormir sur le ventre ou sur le côté, ne pas trop en faire…), ou comment m’aider à m’habiller, etc…
Après un habillage un peu incertain et un passage aux toilettes, j’ai pu sortir de la clinique à 13h (après une bise de l’infirmière !) et rentrer me reposer. Très chic, ce mode zombie...

A noter que si vous n’avez pas de voiture, le bureau du chirurgien a passé un contrat avec une compagnie de taxi qui propose des aller-retour entre votre logement et la clinique entièrement gratuitement. Il faut le signaler lors du RDV pré-opératoire.

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lundi 30 juillet 2012

J-1: Mr Anderson... surprised to see me?

Où il est question de rentrer dans les petits papiers du Dr Gaga (RDV pré-opératoire)
Ce RDV se déroule au bureau du chirurgien. 
J’en avais entendu parler, mais c’est assez étonnant de voir une salle d’attente remplie de trans masculins ! La même semaine que moi, j’ai pu compter au moins 6 personnes (en plus que moi) qui sont passées entre les mains du Dr Garramone pour une mastectomie. (Les affaires ont l’air de bien marcher !). Première étape : remplir une pile de papiers pour re-re-re-re préciser son dossier médical, ses antécédents, ses allergies, etc… Il y a aussi plusieurs formulaires de consentement à signer, un formulaire qui explique la politique en matière de financement (par exemple, le dépôt de 500$ pour fixer la date n’est pas remboursable), et plusieurs feuilles d’instructions post-opératoires. Le temps de remplir tout ça, on m’a appelé pour (enfin!)rencontrer le chirurgien (une personne qui vous accompagne peut venir), qui a revu encore une fois mon dossier, puis qui a fait sortir tout le monde pour une séance photo : il prend une photo de face et deux de côté, puis prend des mesures et fait des petits schémas sur son Ipad, avant de montrer l’emplacement des futures incisions et des aréoles. Tout ça est très rapide, et il a été tellement informel que j’ai à peine eu le temps de rougir d’être à moitié défroqué devant lui. Après quoi, on peut se rhabiller, et poser toutes les questions qu’on veut sur le déroulement de l’intervention. Enfin, le chirurgien rédige une prescription pour deux médicaments :
            - des antidouleurs (l’équivalent du co-doliprane, un antidouleur avec de la codéine) à prendre toutes les 4h si besoin (ou à une fréquence moindre)
            - des antibiotiques à prendre toutes les 8h, pendant une semaine.
Ces médicaments sont à aller acheter au Publix, un supermarché juste en face du bureau du chirurgien, dans lequel il y a un comptoir à pharmacie qui fournit les deux médicaments en 30 min. 

En tout, le RDV a duré environ 30 min. Après quoi, une des assistantes du chirurgien nous a donné les dernières précisions pour le déroulement de l’opération le lendemain :elle donne une feuille avec l’adresse et le numéro de la clinique, l’heure à laquelle il faut se présenter, ainsi qu’une liste suggérant du matériel utile à acheter :
  • du « pain au levain » (sourdough bread) et du ginger ale, contre la nausée après l’anesthésie
  • du laxatif (milk of magnesia ou tout autre produit laxatif. J’ai opté pour les pruneaux, les prunes et le All-Bran, ça marche tout aussi bien) contre la constipation qui suit l’anesthésie
  • un anti-histaminique (type Zyrtec) contre les démangeaisons potentiellement induites par le port prolongé du bandage post-opératoire.
  • des bas de contention pour les longs voyages de retour. Il est possible d’en acheter en France, et une paire par an est remboursée par la sécu.
  • ce à quoi on peut ajouter : des pailles (pour boire plus facilement), des chemises / vestes à zip ou boutons, des pantalons/shorts et chaussures faciles à enfiler, des gants de toilette (ou des lingettes, pour se laver plus facilement), un dentifrice sans menthe pour pouvoir être pris avec de l’homéopathie (non compatible avec la menthe), du yahourt nature pour éviter de saccager toute sa flore intestinale avec les antibiotiques, une bouteille d'huile, du papier toilette, deux éponges et des raviolis. J’ai également emporté un coussin de voyage (pour l’avion/le train) à caler dans le cou, qui permet d’éviter de se retourner dans son sommeil, et de surrélever la tête.

Au bureau du chirurgien, on peut également acheter toute une gamme de médicaments homéopathiques dont un kit anti inflammatoire / anti gonflements (Bromelain+ Arnica Montana, 47$) conseillé par le chirurgien pour la mastectomie, et un gel de silicone à appliquer post-op (ScarGuard, 70$).
 Un peu de shopping avec Jack et Kristin

dimanche 29 juillet 2012

J-2: ça caille tous les jours par ici, on est pas à Miami!

Ou un aperçu en images de notre virée dominicale à Miami, à environ 60 km de la maison.
Nous avons concentré nos efforts sur la visite de Miami Beach, le bras de terre qui rassemble plages de sable blanc, villas de luxe et quartier Art Déco de SoBe, au sud de la ville. Températures caniculaires et humidité monstre au programme: la promenade a consisté en un trajet ponctué de pauses régulières dans des magasins climatisés et au Jerry's Famous Diner pour un brunch plus que typique dans un bâtiment en forme de paquebot.
Le boardwalk de Miami qui longe les plages de South Beach.
Les joggers courent sous 40°C à midi..
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"La célèbre cantine de Jerry", de l'Art Déco en forme de bateau
Le quartier Art Déco
Espagnola Way,  la petite Espagne de Miami.
Toi aussi entre dans le régiment de Ken et Barbie!
Combattre le crime et le cancer du sein est notre passion